■ E.M. Cioran sur Mircea Vulcănescu (extrait) ■
16 janvier 2011 § Poster un commentaire
Pour citer cet article: Restitutio Benjamin Fondane – https://fondane.wordpress.com/ Gratias agimus.Plus je pense à votre père, plus il m’apparaît qu’il était, lui aussi, une exception vertigineuse, qu’il devait également avoir éludé par quelque miracle notre commune malédiction. Il peut sembler insensé d’affirmer, à propos d’un esprit véritablement universel, qu’il n’avait pas goûté au fruit maudit. Cela doit être vrai pourtant, car son savoir prodigieux était doublé d’une pureté telle que je n’en ai jamais rencontré de semblable. Le péché originel, évident en nous tous, n’était pas visible en lui, en lui qui était si bien en chair et en qui, paradoxe merveilleux, s’abritait l’évadé d’une icône. […] Je ne veux pas faire de votre père un saint, mais il l’était en quelque sorte.
- Texte: E.M. Cioran, Lettre à Elena-Maria Viorica (Vivi) Vulcănescu, 1973 (extrait)
- Image: Mircea Vulcănescu, Autoportrait, 11 mai 1932 (copie d’après l’original envoyé à Cioran)
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