■ Luiza Palanciuc – Tempo de l’imprévisible (extrait) ■
2 mars 2011 § Poster un commentaire
Car tel est le rite: brûler pour revivre. Pas de répit dans la répétition. Ni d’objet égaré. Le tempo de l’imprévisible ne dit pas s’il y a deuil ou brouillage des limites.
Il était une fois l’origine, la préparation à l’in-fans, embrouillement, puis le livre des livres. Rien de l’indistinction générique ne nous fut donné ce jour-là afin d’en excaver les amas d’avenir. Rien que le récit, une certaine obscurité édificatrice. Et encore des livres.
Nous étions prêts à enchaîner avec la quête, la perdition du non-dit, les quelques fondations précaires. Le corps attaché morcelait la prière, pointait le retour à la source désirée. Corps cloué, corps gravé qui connaissait bien la main, appréhendait la vue (dénudation de l’inavouable calvaire).
Fixation organique sur l’effroi de l’homme : avec regard mâché, répétition jouissive de la Disparition et vertigineuse bestialité dans les cavernes gémissantes. Anonymat tel un tombeau prohibé : dos vu de face et accroupissement. La fresque était un tableau vivant avec replis, soumissions et sorties, malveillance des pensées panoramiques. Altérité close et principe d’obéissance.
- Texte : Luiza Palanciuc – Tempo de l’imprévisible (extrait), 2002.
-
Image : René Magritte – croquis de la gouache «Le regard mental», encre sur page de carnet, 1947, 12,3×10,5 cm., Paris, Musée National d’Art moderne, Centre Georges Pompidou.
Votre commentaire