■ Mircea Ivănescu – Mort-retrouvailles | 1968 ■
26 mars 2011 § 3 Commentaires
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en vérité ce n’est pas vrai. la mort
n’a jamais fait personne retrouver personne – la mort est une houle élancée
qui t’attrape les yeux fermés – et te berce –
et au début paraît un sommeil, et puis un oubli –
et puis le temps perd toute trace de sens,
il n’est que silence qui revient sur lui-même
avec un écho, l’unique écho – et celui-ci est un halo
tel la flamme du cierge – et puis la lumière
perd toute trace de sens – et puis le silence
laisse tomber le sens – pendu
à ce qui n’a plus aucun sens – et puis plus rien, pas
même un sens décharné, flottement dans le rien,
bouche-à-bouche avec le squelette du non-être,
rien de rien, puis il n’y a plus de puis,
plus d’aujourd’hui, et plus de mort.
non plus.
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Texte : Mircea Ivănescu (n. 26 mars 1931) – Mort-retrouvailles, Traduction du roumain par Luiza Palanciuc („Despre moartea ca revedere“ (frg.), dans le recueil Versuri, Editura pentru Literatură, 1968).
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Image : Mangelos (dit), Basicevic Dimitrije (1921-1987) – La mort, Gouache sur page de livre en papier glacé, 0,203 x 0,208 m., 1962, Paris, Musée national d’Art moderne – Centre Georges Pompidou.
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Pour citer cet article:
Restitutio Benjamin Fondane – www.fondane.net
Gratias agimus.
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Dragă Mircea Ivănescu!
Când nici timpul, nici lumina nu mai au sens,
când nu mai există niciun apoi, niciun după aceea,
încă rămân: înainte, demult, cândva…
amintirea pâlpâie încă şi scoate la iveală cotloane de taină.
Şi cuvintele, cuvintele aruncate în urmă ca de copiii aceia din poveste firimiturile,
pe urma cărora sperau să regăsească la-ntoarcere drumul,
cuvintele rămân, ele pâlpâie viu pe urma paşilor tăi
şi ne vor duce la tine
l-am recitit acum
cu pietate
g
l-am recitit
– cu pietate
gina