■ B. Fundoianu – Femme radieuse | 1917 (traduction du roumain) ■

2 avril 2011 § Poster un commentaire

M.H. Maxy | Nu | 1924



Femme radieuse

 

 

Femme radieuse comme les plaines en automne,

donne-moi ton cou, tendre nid d’oiseaux bleus,

tes mains plus pures que les pierres des rivières –

femme à l’esprit voyageur comme l’infime pollen,

à la chair plus juteuse que toute pensée.

 

 

Femme, terre sombre, je t’aime, te désire,

je te veux, comme je veux, ô femme, la bonne terre noire,

la terre fraîche qui reçut autrefois les miens,

la terre vive où bien vive est ma mission,

la terre où je veux m’endormir à jamais.

 

 

Et, malgré ceux qui sèment au désert sable et feu,

je veux – l’ombre à la ceinture, le soleil dans le dos –

offrir au grain toute la lumière, un peu d’eau ;

je veux labourer, semer, faucher, broyer avec rage

cette terre, la matrice donnée le jour premier,

où m’attend, comme dans un miroir, mon visage.

 

1917

 

 

 

 

Texte : B. Fundoianu –  „Femeie luminoasă“, dans le recueil Privelişti. Poeme, 1917-1923, Avec un portrait inédit de Constantin Brancusi, Bucureşti, Editura Cultura Naţională, 1930, 107 p. in 8°.

Traduction du roumain par Luiza Palanciuc.

 

Image : M.H. Maxy (1895-1971) – Nu, huile sur carton, 47 x 64 cm., 1924, Musée National d’Art de Roumanie.

 

 

 

Pour citer cet article:

Restitutio Benjamin Fondane – https://fondane.wordpress.com/

Gratias agimus.

 

 

 

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