COLLOQUE | La douceur dans la pensée moderne | Paris, 15-17 décembre 2011
14 décembre 2011 § Poster un commentaire
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Colloque La douceur dans la pensée moderne
organisé avec le soutien de l’équipe THETA | UPR 76 du CNRS
Paris, 15 – 17 décembre 2011
Université Paris-Sorbonne | Paris IV
Salle des Actes
1, rue Victor Cousin – Paris, 5e
- THETA
Théories et Histoire de l’Esthétique, du Technique et des Arts - S.I.R.I.R.
Société Internationale de Recherches Interdisciplinaires sur la Renaissance
Organisation :
Margaret Jones-Davies et Florence Malhomme
La douceur peut passer pour une notion floue tant est vaste le lexique qui s’y rapporte. Pour tenter de la cerner, on peut partir de ce qui lui est opposé: la dureté, la cruauté, la violence, la colère, la barbarie; ou encore de sa définition la plus élémentaire: la douceur se rapporte à des qualités sensibles, et même aux sens inférieurs: elle est l’impression agréable ressentie dans le toucher ou dans le goût. Toutefois, la réflexion proposée ici s’intéressera moins à cette considération physique du phénomène de la douceur qu’à ses implications éthiques et esthétiques.
Dans l’esthétique classique, la douceur, jugée par l’ouïe dans la poésie et la musique, par la vue dans la peinture, la sculpture et l’architecture, correspond à l’effet sensible de l’organisation rationnelle et harmonique de la matière. La douceur renvoie également à de nombreuses notions, très proches les unes des autres, relevant de la beauté morale: la bienveillance, l’affabilité, la politesse, la courtoisie. L’homme de bien se reconnaît à la douceur de son langage et de ses manières, qui s’obtiennent par la modération, la tempérance et la maîtrise de soi. Signe de l’humanitas de l’homme, la douceur est au cœur de son éducation: elle est la manière qu’emploie le maître véritable pour faire aimer le vrai et le bien; grâce à elle, même l’animal se laisse plus aisément dompter. À la douceur sont encore associées des notions relevant du politique: la justice, qui permet de donner unité à la communauté humaine par l’harmonie et non par la violence, voire la tyrannie; la tolérance ou la clémence. Dans l’art de la guerre, elle rend plus efficace la force du commandement et invite à traiter les ennemis avec humanité. Dans le domaine de l’intimité, la bonté, la tendresse, l’amour, lient les êtres entre eux par la douceur. Dans le domaine spirituel, elle est le signe de la charité: doux est le Christ, ainsi que le saint. Et devant la mort, elle s’apparente à la sérénité du sage.
Nous tenterons de comprendre la façon dont l’âge moderne (XIVe-XVIIe siècles) a repris, développé et métamorphosé ce concept fondateur de la civilisation occidentale, à partir de ses sources grecques, latines et chrétiennes. Nous souhaitons que les approches croisées des différentes disciplines représentées au sein de la S.I.R.I.R – philosophie, lettres, histoire, histoire des arts – puissent donner à cette réflexion toute sa profondeur et en montrer l’actualité.
Programme :
Jeudi, 15 décembre
14h
Ouverture des travaux : Florence Malhomme
Présidence : Margaret Jones-Davies
14h15
Virginie Leroux, Université de Reims, IUF : Non satis est pulchra esse poemata; dulcia sunto (Art poétique, 99): fortune d’un précepte horatien dans les Poétiques néo-latines
Jean-Frédéric Chevalier, Université de Metz : Douceur et ironie tragique dans les tragédies latines de l’humanisme
Michael Edwards, OBE, Collège de France : Shakespeare et la douceur
17h
Présidence : Laurence Boulègue
Richard Wilson, University of Cardiff Sweet William : Shakespeare’s sugared sonnets and melting candy
Denis Lagae-Devoldere, Université Paris-Sorbonne (Paris IV) : And must I then sweet England leave at last: The Duchess of Mazarine’s Farewell to England (1680)
Vendredi, 16 décembre
9h30
Présidence : Pierre Caye, CNRS, Centre Jean Pépin
Pierre Laurens, Université Paris-Sorbonne (Paris IV) : La puissance de la douceur chez Pétrarque
Hélène Casanova-Robin, Université Paris-Sorbonne (Paris IV) : Lepidina, suavitas, dulcis sermo. La notion de douceur dans l’œuvre de G. Pontano : sur quelques implications éthiques et esthétiques
11h15
Présidence : Pierre Laurens
Laurence Boulègue, Université de Lille, IUF : Douceur, otium et vie contemplative dans le premier livre des Disputationes camaldulenses de Cristoforo Landino
Alicia Oïffer-Bomsel, Université de Reims : «Revêtir l’humanité, dépouiller la sauvagerie…»: vers l’idéal d’humanitas, la sage alliance entre la parole et la vie dans l’œuvre de Juan Luis Vives
14h30
Présidence : Hélène Casanova-Robin
Édith Karagiannis-Mazeaud : Douceur et violence du «parler courtizan» dans l’œuvre de la Pléiade
Éric Méchoulan, Université de Montréal : Comment «garroter doucement»? Sociabilité contre droit chez Montaigne et Saint-Évremond
16h15
Présidence : Édith Karagiannis-Mazeaud
Émilie Séris, Université Paris-Sorbonne (Paris IV) : Douceur et utilité du nu à la Renaissance
Lauro Magnani, Università degli Studi di Genova : Montrer la douceur: formes et gestes d’un sentiment dans la peinture religieuse
Samedi, 17 décembre
Présidence : Alicia Oïffer-Bomsel
9h
Jérôme Lagouanère, Institut d’Études Augustiniennes : Terrorem potius quam religionem. Douceur, grâce et conversion: sur une citation augustinienne chez Pascal
Hélène Michon, Université François Rabelais de Tours : Les enjeux de la suavitas dans la spiritualité salésienne
Daniel Dauvois, CNRS-Theta : Le conflit des douceurs dans le Traité sur la comédie de P. Nicole
11 h 45
Présidence : Daniel Dauvois
Catherine Fricheau, Université Paris I-Panthéon Sorbonne : Ut pictura poesis? La notion de douceur dans la critique d’art au XVIIe siècle: les exemples de Rapin, Félibien et Perrault
Florence Malhomme, Université Paris-Sorbonne (Paris IV) : Douceur et musique dans l’art équestre à l’âge humaniste et classique
Conclusion des travaux : Margaret Jones-Davies, Université Paris-Sorbonne (Paris IV)
THETA (Théories et Histoire de l’Esthétique, du Technique et des Arts)
CNRS – Centre Jean Pépin (UPR 76)
Adresse postale: BP 8 – 94801, Villejuif Cedex – France
Tél: +33 1 49 58 38 10
Fax: +33 1 49 58 36 64
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