Benjamin Fondane – Autoportrait | «N’est-il rien qui pût nous apaiser?» | Autoportret | Nimic nu-i, oare, să ne-aducă alinare?“ | 1943
19 décembre 2011 § Poster un commentaire
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N’est-il rien qui pût nous apaiser?
un peu de neige aux lèvres des étoiles,
un peu de mort donnée en un baiser?
Moi-même dans tout ça – Qui donc – moi-même?
Fondane (Benjamin) Navigateur –
Il traverse à pied pays, poèmes,
le tourbillon énorme d’hommes morts
penchés sur leur journal. La fin du monde
le retrouva, assis, dans le vieux port * –
| jouant aux sorts * |.
Regarde-toi, Fondane Benjamin –
dans une glace. Les paupières lourdes.
Un homme parmi d’autres. Mort de faim.
1943
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Nimic nu-i, oare, să ne-aducă alinare?
nici fulg de nea pe margine de stea,
nici strop de moarte prelins în sărutare?
Şi eu în ceste toate – Cine? – Cine din mine?
Fondane (Beniamin) Un călător pe mare –
La pas trecând prin ţări, poeme,
nebun vârtej de oameni morţi
cu ochii afundaţi în ziare. Sfârşitul lumii
l-a găsit în vechiul port* –
| trăgând la sorţi* |
Priveşte-te, Fondane Beniamin –
priveşte-te-n oglindă: ai pleoape grele.
Un om, doar, printre alţii. Mort de foame.
1943
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©
- Texte : Benjamin Fondane, poème conservé à la Bibliothèque Jacques Doucet, Paris ; extrait du Mal des fantômes.
| * variante notée dans le manuscrit |
Remerciements : Monique Jutrin, Société d’Études Benjamin Fondane. - Image : Luiza Palanciuc, série «Un homme parmi d’autres», 2008.
- Traduction du français : Luiza Palanciuc et Mihai Şora.
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Pour citer cet article : Restitutio Benjamin Fondane
Gratias agimus.
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Tagué :autoportrait, Benjamin Fondane, Le Mal des fantômes, Luiza Palanciuc, Mihai Sora, Monique Jutrin, poésie, Restitutio Benjamin Fondane, traduction du français
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